Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/405

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
386
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

le nom de verre ardent. Tschirnausen et Hartzoeker ont construit de ces lentilles qui avoient 13 décimètres (4 pieds) de diamètre.

Plus la lentille a d’étendue, et plus le foyer renferme de rayons. Mais ce foyer est proprement un assemblage d’une infinité de foyers, dont la dispersion sur différens points de l’axe fait perdre aux rayons une grande partie de leur activité. On les détermine à produire des effets beaucoup plus puissans, en les faisant passer par une seconde lentille plus petite et d’une forme très-convexe. Cette lentille réunit ainsi à l’avantage qui résulte d’une plus grande abondance de rayons, celui de les resserrer dans un espace plus étroit, où leur action s’exerce avec beaucoup plus d’énergie.

868. Lorsqu’on a bien saisi les effets des verres convexes, il est facile de concevoir ceux des verres concaves, qui ont en général des propriétés contraires. Ainsi ces derniers verres font voir les objets plus petits qu’ils ne le sont réellement, parce que les deux côtés de l’angle visuel, qui mesure la grandeur apparente de l’objet, perdant une partie de leur convergence en traversant le verre, cet angle devient plus petit qu’il ne le seroit à la vue simple.

869. Les mêmes verres diminuent la clarté des objets, parce que chaque pinceau de lumière se dilate par l’effet de la réfraction ; d’où il suit qu’il arrive moins de rayons à la prunelle que si le pinceau avoit conservé le degré de dilatation qu’il avoit en partant de l’objet.

870. Enfin, si l’on suppose que les rayons qui entrent dans l’œil soient prolongés du côté opposé, leur point de concours sera plus près de l’œil que dans le cas de la