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DE PHYSIQUE.

de petits cercles qui anticipent les uns sur les autres. On conçoit, d’après cela, pourquoi ceux dont la vue commence ainsi à baisser par l’effet de l’âge, et auxquels on a donné le nom de Presbytes, parviennent à lire encore assez distinctement, en plaçant le livre plus loin de leurs yeux ; car de cette manière les cônes de lumière envoyés par les différens points de l’écriture ayant des axes plus longs, tandis que leur base reste égale au cercle de la prunelle, il en résulte qu’en général les rayons divergent moins en allant vers l’œil, que dans le cas où le livre étoit plus près, et cette divergence les rend plus propres à converger, en vertu de leur réfraction dans les humeurs de l’œil, ce qui peut rapprocher assez leur point de concours, pour le faire correspondre sur la rétine. Mais lorsque le vice de l’œil, venant à augmenter, prive le vieillard de cette dernière ressource, il y supplée au moyen de verres légèrement convexes appelés lunettes, dont l’effet est de diminuer la divergence des rayons qui, dans ce cas, arrivent à l’œil comme s’ils partoient d’un point plus éloigné ; en sorte que quand les verres ont le degré de convexité assorti à l’état de l’œil, les rayons concourent au fond de cet organe.

867. Lorsque l’on présente une lentille aux rayons solaires, de manière que son axe coïncide avec leur direction, ces rayons, après s’être réfractés deux fois, l’une en traversant le verre, l’autre en repassant dans l’air, vont se rassembler dans un certain espace situé sur l’axe, et que l’on appelle le foyer de la lentille. Les corps exposés à l’activité de ce foyer y subissent des altérations analogues à celles que produit le foyer du miroir concave (807). La lentille, dans ce cas, prend

Tome ii.
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