Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/403

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
384
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

images de cette boule à travers la lentille ; vous écartez les yeux ensuite par degrés, et en même temps les deux images se rapprochent et deviennent toujours plus petites. Enfin, il y a un terme où elles concourent en une seule, et alors les deux axes optiques se trouvant dirigés sur cette image unique, vous la voyez très-distinctement en deçà de la lentille. Ce cas est celui que présente la fig. 148.

Maintenant si, en continuant de fixer l’image, vous rapprochez peu à peu les yeux de la lentille, vous voyez toujours l’image simple, quoique vous repassiez par des points où auparavant vous l’aviez vue double, et de plus, elle vient elle-même comme au-devant de vous. Il nous est arrivé quelquefois, en pareille circonstance, d’amener cette image à la proximité de sept ou huit centimètres de l’œil, ce dont il étoit facile de juger en avançant le doigt de manière qu’il se trouvât à côté de l’image ; et pour parvenir de nouveau à la voir double, nous étions obligés de recommencer l’expérience, après avoir regardé d’autres objets, comme pour effacer la dernière impression, et faire naître l’illusion dont elle avoit pris la place.

866. Les yeux naturellement le mieux conformés subissent avec l’âge différentes altérations : leurs humeurs se dessèchent et diminuent de volume ; la cornée et le cristallin s’aplatissent ; la lumière y est moins infléchie par la réfraction ; et, par une suite nécessaire, les sommets des pinceaux qui se forment dans l’œil ne tombent plus sur le fond de cet organe, mais tendent à aboutir au delà. L’image alors au lieu d’être composée de points distincts, n’est plus qu’un assemblage confus

de