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DE PHYSIQUE.

d’équilibre, de manière qu’elle continue sa route conjointement avec le rayon perpendiculaire qui appartient à la réfraction ordinaire, et ainsi l’œil voit les deux images se confondre en une seule ; mais elles se séparent, dès que l’œil venant à s’écarter de la perpendiculaire, le rayon incident qui lui fait voir l’image d’aberration est forcé de prendre, en traversant le rhomboïde, une position inclinée, qui tend davantage vers l’un des angles e, c, g que vers les deux autres.

850. Il ne nous reste plus qu’à donner un aperçu de la cause physique d’où dépend le phénomène. Quoique celle qu’a imaginée Newton paroisse singulière au premier abord, plus on l’étudie, et plus on trouve qu’elle gagne à être examinée de près et comparée avec les faits observés.

Ce grand géomètre supposoit que les molécules de la lumière avoient deux espèces de pôles, sur lesquels la matière de la chaux carbonatée exerçoit une action particulière, dont le centre étoit placé dans la région du petit angle solide. D’après cette idée, il considéroit chaque rayon simple comme un prisme quadrangulaire infiniment délié, dans lequel tous les pôles dont nous venons de parler étoient rangés sur deux pans opposés, que nous appellerons pans d’aberration. Lorsque le rayon, en pénétrant le rhomboïde, par exemple en allant de la base supérieure adeh vers l’inférieure bcng, présentoit l’un de ces mêmes pans à l’angle solide b, la force dont il s’agit l’attiroit à elle, tandis que quand il présentoit à l’angle b l’un des deux autres pans que l’on peut appeler pans de réfraction ordinaire, la matière du rhomboïde n’avoit sur lui

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