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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

tantôt se soudivisent de nouveau, en passant d’un rhomboïde dans l’autre[1].

On est bien plus porté à se ranger encore ici du côté de Newton, lorsque l’on considère la grande simplicité de la loi admise par ce célèbre géomètre pour la réfraction du rayon d’aberration. D’ailleurs cette loi est liée à une cause physique que nous exposerons plus bas, et qui fournit une explication heureuse de ce phénomène qui avoit arrêté Huyghens. Mais il y a une correction importante à faire dans cette même loi, d’après les observations que nous allons rapporter, et qui ont cet avantage, qu’il n’y a personne qui ne puisse facilement les répéter.

842. Si l’on pose un rhomboïde de chaux carbonatée sur un papier marqué de deux points, et que l’on fasse varier les distances de ces points, relativement à une position déterminée de l’œil, on trouvera qu’il y a un terme où, au lieu de quatre images, on n’en voit plus que trois ; dans ce cas, deux des premières images se réunissent en une seule, d’une teinte plus foncée.

Si en même temps l’œil est dans le plan abne (fig. 133), il faudra, pour que cet effet ait lieu, que les deux points soient sur la diagonale bn.

Si l’œil s’écarte ensuite de la position où il voyoit deux images se confondre, celles-ci se sépareront, et cela d’autant plus que la position de l’œil changera davantage ; et il faudra, pour les voir de nouveau coïncider, augmenter la distance entre les deux points, si le

  1. Quo autem pacto id fiat, nihil reperire potui, quod mihi satisfaceret. Tractatus de Lumine, p.69.