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DE PHYSIQUE.

autres difficultés que nous lui opposerons bientôt, et qui tiennent à des considérations plus délicates, a contre elle un fait qu’il est très-facile de vérifier. Car si l’on regarde à travers le rhomboïde un point visible, en plaçant l’œil de manière que le rayon visuel soit perpendiculaire à la base de ce rhomboïde, l’image du point dont il s’agit sera vue sans déplacement, c’est-à dire, qu’elle paroîtra sur le prolongement du rayon visuel qui, dans ce cas, fera la fonction d’un rayon incident situé perpendiculairement à la surface du milieu réfringent. Or, dans l’hypothèse dont nous avons parlé, le rayon qui, en partant du point visible, apporteroit à l’œil l’image de ce point, subiroit continuellement des inflexions à mesure qu’il rencontreroit obliquement les diverses couches parallèles au plan qui passe par t′p ; d’où il suit que l’image du point visible ne pourroit être aperçue à sa vraie place.

841. Il résulte déjà de ce qui précède, qu’il est très-vraisemblable que la loi à laquelle est soumise la réfraction du rayon d’aberration ne donne point un rapport constant entre les sinus, et cette conséquence s’éclaircira encore davantage d’après ce que nous dirons dans la suite.

La théorie d’Huyghens, qui s’accorde en général avec cette manière de voir, tient d’une autre part à une hypothèse peu naturelle sur la figure elliptique des ondes de lumière auxquelles ce savant attribue la réfraction d’aberration ; et il avoue lui-même son embarras pour ramener à cette hypothèse les résultats des observations faites avec deux rhomboïdes, dans lesquelles les rayons tantôt ne font que changer de fonction, et