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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

de réfraction du rayon d’aberration, relativement à un plan situé comme celui dont nous venons de parler, avoit trouvé que le rapport entre les sinus étoit à peu près celui de 3 à 2, comme quand la lumière passe de l’air dans le verre ; et ce rapport lui ayant paru constant, il en avoit conclu que la réfraction des rayons d’aberration devoit être assimilée à celle des rayons ordinaires, excepté que le plan auquel elle se rapportoit avoit une position différente[1].

839. Plusieurs des physiciens qui ont adopté la même opinion, entre autres le célèbre Buffon[2], ont pensé qu’un rhomboïde de chaux carbonatée étoit composé de couches entrecroisées de deux densités diverses. Pour que cette hypothèse s’accordât avec l’observation, il falloit que, parmi ces couches, les unes s’étendissent parallélement à la base du rhomboïde, et les autres parallélement au plan qui passe par t′p. Lorsqu’un faisceau de lumière tomboit sur la surface du rhomboïde, les rayons dont il étoit composé rencontroient, les uns des molécules de la matière la plus dense, et les antres des molécules de celle qui étoit plus rare, d’où résultoient deux réfractions particulières, dont chacune étoit soumise aux lois ordinaires.

840. Mais cette hypothèse, indépendamment des

  1. Mém. de l’Acad. des Sc. ; 1710.
  2. Hist. Nat. des Minér. ; édit. in-12, t. VII, p. 157 et suiv.