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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

lt, considérée comme rayon ordinaire, après avoir repassé dans l’air, parvient à l’œil suivant une direction ts, parallèle à pl. L’autre partie, qui est le rayon d’aberration, prend une direction telle que lz, en se rejetant vers l’angle aigu e ; et comme après son émergence en z, suivant une ligne zx, ce rayon redevient parallèle à pl, il est perdu pour l’œil. Maintenant, entre tous les autres rayons qui partent du point p, il y en a un second, dont la direction po se rapproche tellement de pl, que or étant le rayon ordinaire qui en provient, le rayon d’aberration ou croise le rayon lt au point k, et, après son émergence en u, suit une direction us parallèle à po, et qui va aboutir à l’œil. On conçoit que cette supposition est toujours possible, puisque l’on est le maître de prendre le rayon po sous telle inclinaison que l’on voudra par rapport à pl. L’œil verra donc deux images du point p, l’une sur la direction st, et qui sera l’image ordinaire ; l’autre sur la direction su, et qui sera l’image d’aberration. Quant au rayon or, il est évident, qu’à cause de son parallélisme avec po, après son émergence en r, suivant une ligne telle que rm, il ne peut passer par l’œil.

À mesure que le point p se rapprochera de la ligne bn, le point k descendra vers cette même ligne ; et lorsque le point p touchera bn, le point k se confondra avec lui, de manière que la double image subsistera toujours.

833. Il est remarquable que l’une des deux images, savoir, celle qui est vue sur la direction su, et qui est produite par le rayon d’aberration, paroisse toujours plus éloignée que l’autre de la base supérieure du rhom-

boïde.