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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

collecteur qui est de cuivre. Si l’on enlève ensuite le plateau non isolé, les pailles de l’électromètre ne donneront aucun signe d’électricité. Car l’état du cuivre que l’on tient à la main étant zéro, parce que le métal communique avec les corps environnans, l’état du zinc sera 1 ; et comme la même différence doit exister entre le zinc et le plateau collecteur, l’état de celui-ci sera encore zéro ; d’où il résulte que l’appareil n’aura subi aucun changement.

484. Supposons maintenant que l’on place un papier imbibé d’eau entre le zinc et le plateau collecteur ; celui-ci se chargera d’électricité vitrée. Car, pour que les deux cas d’équilibre aient lieu, il faut que l’état de l’extrémité cuivre, que l’on tient entre les doigts, soit toujours zéro, que l’état du zinc soit toujours 1, et que celui du plateau collecteur, que l’on suppose avoir les mêmes dimensions que le morceau de zinc, soit de même représenté par l’unité, et il est d’ailleurs évident que l’électricité de ce plateau doit être vitrée comme celle du zinc.

485. La manière dont Volta conçoit la production d’électricité qui a lieu au contact des deux métaux, est un peu différente de celle que nous venons de présenter. Ce célèbre physicien paroît admettre une impulsion qui agit pour chasser dans le zinc une partie du fluide électrique que possédoit le cuivre, et de là vient que le premier se trouve électrisé positivement, et l’autre négativement. Dans l’expérience (482) où l’on met en contact immédiat avec le plateau collecteur du condensateur, une pièce de zinc adhérente à une pièce de cuivre que l’on tient à la main, le plateau collecteur