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DE PHYSIQUE.

et cette image est d’abord plus courte que celle de la partie intérieure, vue par réfraction ; mais comme cette dernière diminue, tandis que l’autre augmente, il y a un terme où elles sont de la même longueur. Or, l’image vue par réflexion est égale, dans tous les instans, à la partie de l’objet située hors de l’eau, ce liquide faisant ici l’office d’un miroir plan (785). Supposons qu’au moment où les deux images ont la même longueur, on mesure la partie située hors de l’eau, et qu’ayant ensuite retiré tout-à-fait l’objet, on mesure aussi la partie qui étoit plongée dans l’eau. On pourra toujours déterminer, d’après le rapport entre l’une et l’autre, la quantité dont la partie plongée dans l’eau paroissoit, par l’effet de la réfraction, plus petite qu’elle ne l’étoit réellement ; par exemple, si la partie située hors de l’eau est la moitié de la partie plongée, on en conclura que la longueur apparente de cette dernière partie étoit aussi la moitié de sa longueur réelle.

De la double Réfraction.

824. Nous devons la connoissance du phénomène de la double réfraction (641) à Erasme Bartholin qui, ayant regardé l’image d’une ligne à travers un rhomboïde transparent de chaux carbonatée (spath calcaire), observa que cette image étoit double. Ce rhomboïde venoit de l’Islande, où l’on en trouve qui sont d’une limpidité parfaite. Bartholin fut extrêmement surpris de l’observation dont nous venons de parler, et enchérissant, par l’imagination, sur ce qu’elle avoit par elle-même de merveilleux, il disoit que ce phénomène