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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

résultat, il fit de savantes recherches sur les courbes les plus propres à concentrer dans un même point les rayons devenus convergens par la réfraction. Mais la difficulté d’exécuter des verres dont la forme fût assujettie aux lois de ces courbes, a fait revenir à la figure sphérique, en sorte que la science a plus gagné que l’art aux travaux de Descartes sur la dioptrique. Barrow, auquel avoit été réservée la gloire de servir de maître à Newton, si cependant Newton a eu besoin de maître, a publié sur la même science un ouvrage estimé, dans lequel il éclaircit plusieurs points qui n’avoient encore été traités qu’imparfaitement[1]. La pratique, trop négligée jusqu’alors, fit de grands progrès entre les mains d’Huyghens, et l’art de tailler les verres lui doit une grande partie de sa perfection.

Newton qui avoit expliqué si heureusement la loi de la réfraction, par l’attraction du milieu réfringent, a aussi développé les principes de la dioptrique dans un ouvrage particulier[2], et a imaginé une espèce de télescope qui porte son nom, dans lequel il combinoit les effets des verres convexes avec ceux du miroir concave. Mais il n’avoit proposé cette construction que parce qu’il regardoit comme impossible de détruire un défaut frappant qu’ont les télescopes et les lunettes ordinaires, qui est de décomposer la lumière comme le fait le prisme, et de produire ces franges de fausses couleurs dont les objets paroissent bordés, lorsqu’on

  1. Lectiones Optice et Geometrica ; Londini, 1674.
  2. Opusc. VIII, Lectiones Optica.