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DE PHYSIQUE.

les rend beaucoup plus susceptibles de converger après la réflexion, et augmente dans un rapport très-sensible la grandeur de l’angle sous lequel l’image est aperçue.

Cette image paroît sur le côté du miroir, comme il est facile d’en juger par la position de la caustique µωφ (fig. 123), et des autres qui concourent à la formation de cette image. Au contraire, on peut toujours se placer de manière à apercevoir, dans l’espace qui répond au milieu du miroir, les images des objets situés au-dessus du foyer des rayons parallèles, et ce sont aussi ces dernières images qui produisent l’illusion la plus séduisante. On peut tellement disposer le miroir et l’objet qui sera, par exemple, un bouquet de fleurs, que l’un et l’autre étant masqués par quelque corps étranger, ceux qui entrent dans l’appartement n’aperçoivent que l’autre bouquet produit par la lumière réfléchie, et soient bientôt surpris de sa disparition, lorsqu’en s’avançant vers lui, ils s’écartent de la position sous laquelle il étoit visible pour eux.

806. Les miroirs concaves sont employés dans la construction de plusieurs télescopes, dont nous donnerons une idée dans la suite. On préfère ceux de métal, qui n’offrent jamais qu’une seule image de l’objet, et on les fait communément au moyen de différens alliages, dont le choix et les rapports de quantité sont tels, que la surface du métal mélangé est blanche, et par là même disposée à réfléchir abondamment la lumière. Mais ces miroirs sont sujets à se ternir, et le cèdent beaucoup à ceux que l’on fabrique avec le platine, par le double avantage qu’a ce métal de résister à toutes les causes d’altération, et d’être d’une densité