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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

d’Espagne électrisé par le frottement, indiquera dans les pailles une électricité vitrée, en les déterminant à se rapprocher. Si l’on recommence l’expérience, et que l’on substitue le disque de cuivre à celui de zinc, en le menant en contact avec le bouton g, après chaque application des deux disques, on trouvera que l’électricité des pailles est résineuse.

481. Pour faciliter l’explication des phénomènes, nous représenterons par l’unité la somme des deux électricités vitrée et résineuse, dont l’une appartient au zinc, et l’autre au cuivre ; cette somme, partagée également entre les deux disques, donne ½ pour la quantité de fluide de chacun d’eux ; et si, pour distinguer la fraction qui indique l’électricité résineuse, nous lui donnons le signe négatif, l’état du zinc sera exprimé par +½, et celui du cuivre par −½. Nous verrons bientôt que les quantités absolues de fluide peuvent varier dans les deux métaux, par l’effet de certaines circonstances. Mais la différence 1 entre les états des deux disques reste constamment la même.

Cette manière d’exprimer les états des deux disques suppose qu’ils soient isolés. Mais concevons qu’au moment même où ils le sont, on établisse une communication entre le disque de cuivre et les corps environnans ; alors ce disque tendra à reprendre au sol une quantité d’électricité vitrée propre à neutraliser son électricité résineuse ; d’où il suit que son nouvel état sera représenté par zéro. Mais si le zinc dont l’état étoit +½, n’éprouvoit en même temps aucun changement, la différence entre les états des deux disques seroit simplement ½ ; or, d’après ce que nous avons dit, elle doit

être