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DE PHYSIQUE.

de la glace, trois réflexions, quatre réflexions, etc., iront peindre au fond de l’œil de nouvelles images du point radieux, mais qui s’affoibliront de plus en plus, à mesure que les réflexions et réfractions qui ne concourent pas à l’effet, auront dérobé successivement aux différens faisceaux une plus grande partie des rayons dont ils étoient primitivement composés. Or, comme à mesure que les rayons ont plus de détours à faire entre les deux surfaces de la glace, il est nécessaire que leur incidence ait lieu sur des points e, a, etc., situés toujours plus en arrière, à l’égard de l’œil, et que leur émergence se fasse par des points u, n, situés toujours plus en avant, leur inclinaison sur la glace diminuera à proportion, et chaque faisceau partiel de rayons émergens fera voir l’image qui lui appartient à une plus grande distance derrière la glace, que l’image précédente.

793. Les jugemens que nous portons sur les grandeurs et les distances des images que nous offre un miroir plan, sont les mêmes que si les objets n’avoient fait que changer de position, et se transporter aux endroits où concourent les rayons repoussés vers l’œil par la surface réfléchissante ; et comme la vision dans les miroirs n’a qu’un champ d’une médiocre étendue, l’image d’un objet, à mesure qu’elle s’éloigne par une suite des mouvemens que fait l’objet lui-même, conserve sa grandeur dans nos idées, parce que nous tenons compte en même temps de l’augmentation de distance.

Tome ii.
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