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DE PHYSIQUE.

avoit remarqué que, dans cet arc, la réunion de deux métaux de différente nature étoit une circonstance importante pour le succès des expériences. Elle l’est au point que c’est le contact de ces métaux qui détermine l’action électrique. Voici donc le fait principal d’où dérivent tous les autres.

480. Si deux métaux différens, isolés, et n’ayant que leur fluide électrique naturel, sont mis en contact, ils se constituent dans deux états opposés d’électricité, de manière que si on les sépare ensuite, l’un donnera des signes d’électricité vitrée, et l’autre des signes d’électricité résineuse. Supposons, par exemple, que l’on applique l’un contre l’autre deux disques, l’un z de zinc, l’autre c de cuivre (fig. 55, Pl. IX), attachés par le milieu de leurs surfaces opposées au contact à des cylindres de verre df, ab, dont l’observateur tienne les extrémités dans ses mains, pour que les disques restent isolés. Le zinc, dans ce cas, acquerra l’électricité vitrée, et le cuivre l’électricité résineuse. C’est ce dont on pourra s’assurer, à l’aide du condensateur (fig. 56) que nous avons déjà décrit (443). Après avoir séparé les deux disques, on portera celui de zinc sur le bouton g, et en même temps on touchera avec celui de cuivre quelqu’un des corps environnans, pour remettre ce disque dans l’état naturel. On répétera cette opération un certain nombre de fois, afin d’accumuler dans le plateau collecteur, les petites quantités de fluide vitré qu’acquiert le zinc chaque fois qu’on applique les deux disques l’un contre l’autre. Si l’on enlève ensuite le plateau supérieur ab, les pailles de l’électromètre s’écarteront, et la proximité d’un bâton de cire