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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

la réflexion se fait régulièrement à la surface des corps polis, auxquels on a donné le nom de miroirs, les rayons renvoyés par ces surfaces se dirigent vers nos yeux, comme s’ils partoient des différens points d’un objet imaginaire, qui se présente à cet organe avec tous les caractères de la réalité. Nous allons examiner successivement les propriétés dont jouissent les miroirs plans, les miroirs concaves et les miroirs convexes.

Du Miroir Plan.

784. Si nous supposons un point radieux situé vis-à vis d’un miroir plan, il est d’abord évident que ce point envoie de toutes parts des rayons divergens sur la surface de ce miroir. Tous ces rayons sont repoussés de manière qu’ils font leur angle de réflexion égal à l’angle d’incidence. Concevons maintenant un œil situé en présence du même miroir : parmi les rayons réfléchis suivant une infinité de directions différentes, il y en aura un certain nombre qui se dirigeront vers le trou de la prunelle par lequel ils passeront, et l’on pourra considérer leur ensemble comme un cône tronqué, dont la plus grande base seroit égale au cercle de la prunelle, et dont la plus petite base reposeroit sur la surface du miroir. Or, cette dernière base est commune au cône dont il s’agit, et à un autre cône composé de rayons envoyés par le point radieux ; mais la réflexion n’a fait autre chose que plier les rayons, elle n’en a point dérangé les positions respectives ; d’où il suit qu’ils arrivent à l’œil précisément dans le même ordre et avec le même degré de divergence que s’ils venoient immédia-