Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
311
DE PHYSIQUE.

œil étoit frappé dans la direction rn, qui coïncide avec la tangente au point n. Concevons que an et nr soient entre elles dans le même rapport que celui qui existe entre la vîtesse de la lumière et la vîtesse de la terre dans son orbite, et complétons le parallélogramme anrc. D’après ce que nous avons dit il n’y a qu’un instant, l’œil rapportera l’étoile sur la direction de la diagonale nc. Or, la vîtesse de la lumière est à celle de la terre dans son orbite comme 10 313 à l’unité ; et si l’on calcule d’après ces données la valeur de l’angle anc, on la trouvera de 20″, conformément à l’observation.

Maintenant si le mouvement de l’étoile pouvoit être l’effet de la parallaxe, le spectateur placé en n rapporteroit l’étoile sur la direction de la ligne na, d’où il suit qu’il verroit l’étoile dans la partie qui répond à d sur le diamètre correspondant du petit cercle annuel que l’étoile paroîtroit décrire dans le ciel ; mais il la voit, au contraire, à l’extrémité e du diamètre qui coupe le précédent à angle droit. Le même effet se répétera pendant tout le mouvement du spectateur dans l’écliptique ; et ainsi l’étoile en parcourant son cercle d’aberration gcdb est toujours, comme nous l’avons dit, en arrière de 90d, relativement à la position qu’elle auroit, si la parallaxe annuelle étoit la cause de ses déviations apparentes.

Nous avons ramené le phénomène au cas le plus simple, qui est celui où l’étoile étant située au pôle de l’écliptique, tous les rayons qu’elle envoie au spectateur sont perpendiculaires sur la route de l’œil, en sorte que l’étoile paroît décrire un cercle, parce que la différence entre les deux diamètres de l’ellipse qui représente