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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

l’étoile que nous prenons pour exemple seroit située au pôle de l’écliptique, et supposons que la conjecture des astronomes dont nous venons de parler eût eu quelque fondement. Dans cette hypothèse, où l’observateur rapportera à l’étoile son propre mouvement insensible pour lui-même, il est clair que ses différens rayons visuels, dirigés constamment vers l’étoile, formeront un cône, dont la base sera l’écliptique, et dont le sommet coïncidera avec l’étoile. Les mêmes rayons prolongés formeront au-dessus de l’étoile un second cône opposé au premier par son sommet, et l’observateur rapportant continuellement l’étoile sur la direction de leurs prolongemens, croira voir cette étoile décrire dans le ciel un petit cercle, de manière que l’étoile lui paroîtra toujours dans le point de ce cercle diamétralement opposé au point de l’écliptique qu’il occupera lui-même.

Mais les étoiles fixes sont à une si grande distance de la terre, que l’angle formé par deux rayons visuels, qui, en partant des deux extrémités du diamètre de l’écliptique, iroient passer par un de ces astres, et que l’on appelle angle de la parallaxe annuelle, est d’une petitesse qui le rend inappréciable, en sorte que cette cause ne peut occasionner dans l’étoile aucune apparence sensible de mouvement : aussi le phénomène donné par les observations est-il tout différent ; car l’étoile, au lieu de paroître dans la partie de son cercle annuel opposée à celle de l’écliptique dans laquelle se trouve l’observateur, est à 90d en deçà, de manière que l’étoile retarde toujours de ce même nombre de degrés par rapport au mouvement qu’elle