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DE PHYSIQUE.

tricités dans le phénomène des contractions musculaires, avec cette différence, qu’il regardoit l’intérieur des muscles comme étant électrisé négativement, et l’extérieur, comme étant à l’état positif[1].

476. Volta s’étoit d’abord déclaré lui-même en faveur de cette existence d’une double électricité inhérente à l’animal ; mais il pensoit qu’elle agissoit d’une manière différente. Ce célèbre physicien prit une bouteille de Leyde très-foiblement chargée ; il mit le crochet de cet instrument en contact avec les nerfs d’une grenouille, et fit communiquer la garniture extérieure avec les muscles. Il crut apercevoir que, dans ce cas, la grenouille recevoit des impressions, tandis qu’elle paroissoit insensible lorsqu’on présentoit la bouteille en sens contraire aux deux organes. Il fut porté à en conclure que les nerfs étoient le siége de l’électricité négative, et les muscles celui de l’électricité positive[2]. Galvani ayant eu connoissance de cette explication, la trouva si plausible qu’il se rendit, en avouant néanmoins qu’elle lui sembloit laisser encore quelques doutes à éclaircir[3]. Mais la science réservoit à Volta une victoire plus digne de lui.

477. Un de ceux qui ait attaqué avec le plus d’avantage la théorie de Galvani, est le savant Pfaff, professeur à Kiel. Il prouva qu’il s’en falloit de beaucoup

  1. Hist. de l’Électricité, t. I, p. 58.
  2. Voyez la lettre de Carminati à Galvani, insérée p. 67 et suiv., dans le Commentaire déjà cité.
  3. Voyez la réponse de Galvani, à la fin du même ouvrage.