d’un terrain qui s’élève, il nous paroît plus long que dans le cas où il seroit de niveau avec l’horizon ; c’est ce qui est évident par la seule inspection de la fig. 114, où mn représente la position inclinée du terrain, et en même temps sa longueur, mn′ celle qu’il auroit s’il étoit horizontal, et nom, n′om les angles visuels analogues aux deux positions.
772. On pourra expliquer, d’après les mêmes principes, une multitude d’autres illusions d’optique qui se présentent tous les jours à un observateur tant soit peu attentif. Par exemple, s’il est situé vis-à-vis du milieu d’une longue ligne fort éloignée, il la verra s’infléchir à droite et à gauche, en sorte qu’elle lui paroîtra une portion de courbe dont l’axe passeroit par son œil. S’il a devant lui un polygone régulier d’une certaine étendue, les côtés situés parallélement à la surface de son corps lui sembleront plus grands que ceux qui sont obliques, et le polygone deviendra irrégulier en apparence. C’est une observation qu’il est facile de faire, et dont on peut varier à volonté les circonstances, en prenant diverses positions à l’égard du grand bassin des Tuileries.
773. Ce que nous venons de dire nous conduit à quelques considérations générales sur la perspective. Le but de cette science est de représenter sur un plan des corps de toutes les formes. Or, si l’on conçoit, pour plus de simplicité, que le corps dont on se propose de tracer l’image soit terminé par des faces planes, les figures de ces faces différeront nécessairement dans l’image de ce qu’elles sont sur le corps même. Par exemple, si l’on veut représenter un cube, on pourra bien donner la figure d’un carré à l’une des faces de l’image ; mais les