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DE PHYSIQUE.

identiques, se contentoit d’en frotter un avec quelqu’autre métal. Ainsi, il plaçoit sous le nerf une plaque d’argent qui étoit intacte, et sous le muscle une autre plaque du même métal, frottée auparavant avec du cuivre, de manière que la partie qui avoit subi le frottement fût en contact avec l’organe, et il suffisoit de réunir les deux plaques pour obtenir un effet sensible. Dans une autre expérience, il combina une plaque d’argent pur, avec une seconde, où le même métal étoit allié seulement de 1/10 ; d’un métal différent, et les convulsions se manifestèrent. Les faits suivans méritent encore de fixer l’attention : une des armures étant d’argent, et l’autre de plomb, l’expérience a réussi avec un excitateur de plomb, mais elle a manqué, lorsque les deux armures étant d’argent, on s’est servi d’un excitateur de cuivre. De là il résultoit qu’une différence quelconque entre les métaux qui composoient l’arc excitateur donnoit à cet arc une influence très-marquée sur les phénomènes. Mais il falloit éviter d’employer des supports parfaitement identiques, lors même que l’excitateur étoit d’un métal différent. Nous verrons bientôt que ces effets, qui paroissoient si difficiles à concevoir, tenoient de si près au véritable principe de la théorie, qu’il seroit difficile de choisir des expériences plus propres à le vérifier et à en faire des applications intéressantes.

474. Donnons maintenant une idée de la manière dont on a d’abord envisagé la cause des phénomènes que nous venons d’exposer. Galvani les faisoit dépendre de ce qu’il appeloit le fluide nerveux électrique, et pensoit que les convulsions qu’éprouvoit la grenouille, semblables à la commotion que produit la bouteille de