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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

tandis que les autres la transmettent ; et l’étude des diverses modifications qu’elle reçoit, suivant les différentes manières dont ces corps agissent sur elle, nous a dévoilé les causes de la transparence, de l’opacité et des couleurs.

Les impressions que les objets excitent à leur tour dans l’organe de la vue, et qui nous en font distinguer les différens états, dépendent d’une action immédiate qu’exerce sur cet organe la lumière qu’ils lui envoient, soit qu’elle vienne immédiatement d’un corps lumineux, soit qu’elle ait été réfléchie par la surface d’un miroir ou d’un corps opaque, soit enfin qu’elle ait passé à travers un corps transparent.

Notre but sera maintenant de considérer en quoi consiste cette action, de tracer la marche que suivent dans l’organe les rayons envoyés par les objets, et d’exposer les résultats des différentes recherches faites par les physiciens, sur la manière dont s’opère la vision ; et pour commencer par ce qu’il y a de plus simple, nous supposerons d’abord qu’il n’existe, entre l’œil et les objets, aucun intermédiaire qui modifie l’action de la lumière.

De la Structure de l’Œil.

752. Les anciens philosophes n’avoient, relativement à la manière dont la vision s’opère, que des idées imparfaites ; ils savoient seulement, en général, que les yeux en sont les instrumens ; et cependant les traits de sagesse et de prévoyance répandus sur le peu qu’ils en