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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

partage le droit de prendre l’initiative, avoit observé que le muriate d’argent exposé aux rayons violets du spectre solaire noircissoit bien plus promptement que dans les autres rayons[1]. Ritter, habile physicien d’Iena, a vu cette substance noircir en peu de temps, même en dehors du violet, puis devenir moins noire dans le violet, et perdre toujours de plus en plus sa teinte obscure, à mesure qu’elle approchoit du rouge, où elle restoit sans changement. La même substance un peu noircie, et exposée à la lumière rouge, recouvroit en partie la couleur blanche, et plus encore lorsqu’on la présentoit aux rayons invisibles situés du même côté. Le phosphore placé près du rouge, développoit à l’instant des vapeurs blanches ; transporté ensuite près du violet, il ne donnoit plus de vapeurs et s’éteignoit. Ces observations ont fait penser à l’auteur que le spectre solaire étoit compris entre deux rayons invisibles dont l’un, qui avoisinoit le rouge, favorisoit l’oxygénation, et l’autre, qui étoit contigu au violet, avoit la faculté de désoxygéner ; et les rayons colorés intermédiaires qui composent le spectre, participoient plus ou moins de l’action exercée par les rayons invisibles situés de part et d’autre.

750. De nouvelles observations ont conduit le même savant à un rapprochement remarquable entre les effets des rayons diversement colorés, relativement à l’oxydation, et ceux des électricités vitrée et résineuse

  1. Traité Chimique de l’Air et du Feu, traduct. de Dietrich, p. 145.