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DE PHYSIQUE.

746. Le savant physicien Rochon se proposa, en 1775, de rechercher, par l’expérience, si les rayons qui diffèrent en réfrangibilité produisoient sur le thermomètre des degrés de chaleur sensiblement différens [1]. Il se servit d’un prisme de flint-glass, pour séparer les rayons diversement colorés, qu’il faisoit passer ensuite tour à tour à travers une lentille. Il observa qu’un thermomètre d’air, exposé à l’action des mêmes rayons, montoit à mesure que ceux-ci se succédoient, depuis le violet jusqu’au rouge ; et le rapport de chaleur entre le rouge clair et le violet le plus intense lui parut être à peu près celui de 8 à 1. Mais il avouoit modestement que, malgré toutes les précautions qu’il avoit prises pour mettre de la précision dans ses résultats, il n’étoit pas encore satisfait de son travail[2].

747. Le célèbre astronome Herschell, dont le nom rappelle des découvertes si importantes, a entrepris depuis une belle suite d’expériences dirigées vers le même but, et a étendu ses recherches à tout ce qui pouvoit être l’objet d’un rapprochement entre les propriétés physiques de la lumière et celles du calorique. Dans les expériences relatives à la chaleur produite par les rayons diversement colorés du spectre solaire, il faisoit passer successivement ces rayons par une ouverture pratiquée à un écran, et les recevoit sur la boule d’un thermomètre placé derrière cette ouverture. Il conclut de ses

  1. Essai sur les degrés de chaleur des rayons colorés, Recueil de Mém. sur la Mécanique et la Phys., p. 348 et suiv.
  2. Ibid., 355.
Tome ii.
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