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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

On ne connoissoit pas encore à cette époque la théorie de Volta sur le même sujet, et il ne sera pas indifférent de reprendre ici plusieurs circonstances particulières qui s’étoient offertes à Hallé et à d’autres physiciens, dans le cours des expériences entreprises sur les grenouilles, et qui ont dû faire naître une surprise que les résultats du célèbre physicien de Pavie ont dissipée.

473. Nous avons déjà dit que pour mieux assurer le succès de ces expériences, il étoit nécessaire de composer l’arc métallique de plusieurs métaux différens. Ainsi, dans la première expérience que nous avons citée, l’arc métallique étoit formé d’une lame de plomb, d’une pièce d’argent, et d’un conducteur de cuivre. On pouvoit encore réussir, en composant l’arc métallique seulement de deux pièces, pourvu qu’elles différassent au moins en quelque chose par leur nature ; et ici de simples nuances qu’on auroit été tenté de regarder comme d’une légère conséquence, sembloient faire la loi aux résultats.

Vailli, que l’on pourroit regarder comme le successeur de Galvani, relativement aux recherches sur la nouvelle branche d’électricité, avoit observé que quand les deux pièces dont on armoit les organes de la grenouille étoient faites avec du plomb de vitrier, un arc excitateur du même plomb ne produisoit aucun effet ; mais si on substituoit du plomb d’essai, qui est toujours beaucoup plus pur, à une des armures seulement, et que l’on continuât d’employer un excitateur fait avec du plomb de vitrier, ainsi que l’autre armure, les convulsions reparoissoient. Hallé, pour déterminer une différence entre deux métaux, qui étoient d’ailleurs