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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

727. Nous avons parlé, à l’article de la divisibilité (16), d’une lame détachée d’un morceau de mica, dont telle étoit le degré de ténuité, que sa couleur primitive, qui étoit le blanc-jaunâtre, avoit passé au bleu le plus intense. Nous sommes maintenant en état de concevoir comment les propriétés de la lumière peuvent être employées à saisir ces petites quantités, qui échappent à nos moyens mécaniques le plus susceptibles de précision. Suivant Newton, l’épaisseur de la lame d’air, à l’endroit qui réfléchit le bleu pur dans le phénomène des anneaux colorés, est égale à 2,4 millionièmes de pouce, pris sur le pied anglais. Or, d’après le principe énoncé plus haut (719), l’épaisseur de la lame de mica, dont nous avons parlé devoit être à celle de la lame d’air à l’endroit qui offre le bleu pur, comme le sinus d’incidence est à celui de réfraction, lorsque la lumière passe du mica dans l’air ; mais comme le mica ne se prête point aux expériences qui donneroient immédiatement la loi de sa réfraction, on y a suppléé en profitant de cette autre observation de Newton, que les puissances réfractives des substances sont à très-peu près proportionnelles à leur densités (668), pourvu que ces substances soient l’une et l’autre inflammables ou non inflammables.

Cela posé, soit cr (fig. 109) un rayon de lumière qui rencontre la surface, d’un morceau de mica, sous un angle infiniment petit, et soit rg le rayon réfracté, dont on détermineroit la direction, si le mica avoit en même temps assez d’épaisseur et de transparence pour que cette détermination fût possible. Soit, dans la même hypothèse, rg′ le rayon réfracté relatif à une