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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

caillou le plus opaque paroîtront, même à la vue simple, avoir un certain degré de transparence, si on les place entre la lumière et l’œil ; et quant aux substances métalliques blanches qui sembleroient d’abord devoir être exceptées, Newton observe que l’action d’un acide peut les atténuer au point de rendre leurs particules perméables à la lumière[1].

Dans chaque corps, les particules sont séparées entre elles par de petits interstices qu’on nomme pores, et qui renferment différens fluides subtiles. Ces particules ayant une épaisseur déterminée, repoussent les rayons qui, en les pénétrant, se trouvent dans un retour de facile réflexion, et le corps prend ainsi la couleur ou simple, ou mélangée analogue à celle des rayons réfléchis, et qui dépend du degré de ténuité des particules.

Effectivement, nous avons vu (723) que les anneaux colorés naissent aussi-bien dans les lames des corps solides que dans celles des liquides ou des fluides ; et puisque chaque petit espace, compris dans une de ces lames, réfléchit ou réfracte la lumière, il en résulte que si l’on divisoit cette lame en une multitude de petits fragmens, chacun de ceux-ci produiroit encore le même effet que quand il formoit continuité avec les autres. Or, les particules d’un corps pouvant être assimilées aux fragmens séparés d’une lame, tout ce que l’on dit de cette lame s’y applique exactement.

726. En parlant des particules des corps, on ne

  1. Optice Lucis, lib. II, propos. 2.