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DE PHYSIQUE.

exposés à la lumière du jour, les diverses couleurs qui composent cette lumière formoient, toutes à la fois, leurs anneaux aux mêmes distances que quand elles agissoient séparément dans la seconde expérience ; et si telles avoient été ces distances, que les anneaux des différentes couleurs ne pussent anticiper les uns sur les autres, chaque série auroit présenté par ordre autant de couleurs distinctes ; mais les anneaux ayant des largeurs plus ou moins sensibles, et étant plus ou moins serrés entre eux, dans l’espace qu’ils occupoient, se confondoient, du moins en partie, à certains endroits, ce qui avoit lieu spécialement dans la première série, qui renfermoit une petite bande annulaire d’un blanc vif, produit par le mélange de toutes les couleurs. Dans chacune des séries suivantes, les couleurs étoient en général plus distinctes ; mais passé un certain terme, les séries voisines anticipoient elles-mêmes les unes sur les autres : de là les couleurs, tantôt simples ou à peu près, tantôt plus ou moins mélangées et diversement nuancées, que présentoient successivement les différentes séries. Les rayons qui se réfractoient dans les intervalles des anneaux formés par la réflexion des couleurs isolées se combinoient d’une manière analogue ; en sorte que tel degré de ténuité dans un point donné de la lame d’air, étoit propre en même temps à la réflexion de telle couleur simple ou mélangée, et à la transmission de telle autre couleur.

Toutes ces couleurs pâlissoient et s’effaçoient à une certaine distance du centre, parce que les différens rayons, en se mêlant à peu près dans des proportions égales, ne produisoient plus qu’une lumière blanchâtre.