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DE PHYSIQUE.

descendoit de sa partie supérieure ; il vit aussi les anneaux composés de ces couleurs se dilater, en s’écartant du sommet de la bulle, lorsqu’il les regardoit plus obliquement ; mais cette dilatation étoit beaucoup moindre, toutes choses égales d’ailleurs, que quand les couleurs étoient réfléchies par l’air. Il conclut de cette observation et de plusieurs autres, que quand la substance colorée avoit une densité incomparablement plus grande que celle du milieu environnant, le changement d’obliquité dans la direction du rayon visuel n’en apportoit aucun qui fût sensible dans la position des couleurs ; en sorte que chaque partie, vue sous tous les degrés d’inclinaison, conservoit constamment sa couleur.

721. Dans toutes ces expériences, les séries de couleurs, produites par la réflexion ou par la réfraction, différoient plus ou moins entre elles, soit par le nombre, soit par la combinaison des teintes. Newton, à l’aide d’une nouvelle expérience, parvint à démêler les effets des différentes couleurs homogènes pour concourir vers l’effet total, et à faire, en quelque sorte, l’analyse du phénomène.

Ayant placé les deux objectifs dans une chambre obscure, où il introduisit un rayon de lumière, il disposa un prisme de manière qu’en le faisant tourner autour de son axe, il déterminoit les différentes couleurs réfractées par ce prisme à tomber successivement, tantôt sur un carton qui les réfléchissoit vers les objectifs, tantôt directement sur ces mêmes verres[1]. De cette

  1. Optice Lucis, lib. II, pars 1, observ. 12, 13, 14, etc.