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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

anneaux correspondans étoient entre eux à peu près comme 7 est à 8, et par conséquent le rapport de leurs carrés étoient celui de 49 à 64 ; d’où il suit que les épaisseurs des fluides, aux endroits où paroissoient les anneaux, étoient environ comme 3 à 4, c’est-à-dire, dans le rapport du sinus d’incidence à celui de réfraction, lorsque la lumière passe de l’eau dans l’air. Newton pense que ce résultat pourroit être étendu à toutes les espèces de milieux, en sorte que l’on en déduiroit cette règle générale : lorsqu’un milieu plus ou moins dense que l’eau est resserré entre deux verres, l’intervalle entre ces verres, à l’endroit où l’on aperçoit telle couleur, est à l’intervalle qui donne la même couleur, au moyen de l’air, dans le rapport des sinus qui mesurent la réfraction, au passage du même milieu dans l’air. Cette règle pourra également s’appliquer à une lame mince détachée d’un corps quelconque, dont on voudroit déterminer l’épaisseur d’après le ton de sa couleur. Nous donnerons bientôt un exemple de la marche qui doit être suivie dans ces sortes de déterminations.

720. Newton varia l’expérience de plusieurs autres manières ; il fixa son attention sur les couleurs des bulles qui se produisent dans une eau savonneuse, dilatée par l’air qu’on y introduit en soufflant dans un tube[1]. Il observa les changemens qu’elles subissoient, à mesure que la pellicule aqueuse, dont chaque bulle étoit formée, s’amincissoit par l’écoulement de l’eau qui

  1. Optice Lucis, lib. II, pars 1, observ. 17.