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DE PHYSIQUE.

appeler les regards et l’attention de tous ceux qui sont à portée de le voir. Dans ce peu de mots, on reconnoît déjà l’arc-en-ciel. Nous savons que ce phénomène n’a jamais lieu que quand un nuage opposé au soleil luisant se résout en pluie, d’où il suit que le spectateur a toujours le dos tourné au soleil. Assez ordinairement on aperçoit deux arcs ; l’un intérieur, dont les couleurs sont plus vives ; l’autre extérieur et plus pâle : tous deux présentent la même suite de couleurs que l’image produite par le prisme, c’est-à-dire, le rouge, l’orangé, le jaune, le vert, le bleu, l’indigo et le violet ; mais dans l’arc intérieur le rouge est le plus élevé, et dans l’arc extérieur c’est le violet. Ces deux arcs dépendent de la réfraction de la lumière combinée avec sa réflexion, et on ne les aperçoit que quand les rayons incidens font, avec les rayons émergens, un certain angle que nous indiquerons bientôt.

695. Antoine de Dominis paroît être le premier qui ait tenté, avec quelque succès, d’expliquer physiquement l’arc-en-ciel. Il l’imita à l’aide d’une expérience que nous ferons connoître, et détermina les différentes inflexions de la lumière dans les gouttes de pluie ; mais cette détermination n’est point exacte, relativement à l’arc extérieur. Descartes la réforma et mit, en général, plus de précision dans la manière de tracer la marche des rayons. Enfin, Newton ayant repris cette explication, y ajouta le degré essentiel de perfection dont elle manquoit, en analysant la distribution du coloris, qui est comme l’ame du phénomène : c’est d’après ses principes que nous allons la développer.

696. Soit fzpq (fig. 100) la circonférence d’un grand

Tome ii.
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