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DE PHYSIQUE.

rouge et d’orangé, d’orangé et de jaune, et de ces trois couleurs unies au vert. Le bord inférieur offrira quatre autres bandes qui, étant prises en remontant, donneront le violet pur, le violet mêlé d’indigo, puis ces deux couleurs unies au bleu, et enfin ces trois dernières couleurs unies au vert, et l’espace intermédiaire restera blanc.

Pour expliquer cet effet, nous observerons qu’il part de tous les différents points du carton des rayons de toutes les couleurs qui, après s’être réfractés en traversant le prisme, se dirigent vers l’œil sous la forme d’une espèce de pyramide, dont le sommet est dans la prunelle. Supposons qu’il n’existe que des rayons rouges, la surface entière du carton paroîtra teinte de cette même couleur ; chacune des autres espèces de rayons, si elle existoit seule, feroit voir de même la surface du carton sous la couleur particulière à cette espèce. Réunissons maintenant toutes les couleurs ; on pourra considérer les images qu’elles tendent à produire chacune séparément, comme autant de rectangles de sept couleurs différentes, qui anticipent les uns sur les autres d’une certaine quantité, par leurs bords supérieurs ou inférieurs, à cause de la différence des réfractions. Dans cette espèce d’enjambement d’une couleur sur l’autre, le rouge sera un peu relevé au-dessus de l’orangé, celui-ci au-dessus du jaune, et ainsi de suite, de manière que, vers le bord opposé, le violet descendra au-dessous de l’indigo, celui-ci au-dessous dur bleu, etc.

Il résulte de là que la partie supérieure du carton se terminera par une bande de rouge pur ; qu’en

Tome ii.
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