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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

Effectivement les couleurs, dans cet état, ne peuvent plus être sensiblement changées par aucune réfraction. Par exemple, si l’on reçoit l’image colorée sur un carton noir, percé d’une petite ouverture circulaire d’environ quatre millimètres ou deux lignes de diamètre, et qu’ayant fait passer à travers un second prisme la portion de l’image transmise par cette ouverture, on la fasse tomber perpendiculairement sur un autre carton de couleur blanche, on ne remarque aucune différence entre sa longueur et sa largeur, et elle paroît être d’une figure exactement circulaire ; ce qui prouve que tous les rayons qui la composent se sont réfractés régulièrement et de la même quantité.

688. Ici se présentoit un nouveau sujet de recherches, pour comparer les lois des réfractions particulières que subissent les différentes couleurs de l’image, soit entre elles, soit avec la loi générale de la réfraction. Lorsque les physiciens avoient assuré, d’après l’expérience, que le sinus d’incidence étoit en rapport constant avec celui de réfraction, ils pensoient que tous les rayons de la lumière se réfractoient de la même quantité sous la même incidence ; mais la vérité est que les rayons sont inégalement réfrangibles, et il faut regarder les résultats obtenus par les physiciens dont il s’agit, comme des espèces de moyens termes entre toutes les réfractions des divers rayons ; de manière qu’on ne peut conclure autre chose de ces résultats, sinon que les rayons verts, qui répondent au milieu de l’image colorée du soleil, étant séparés des autres, doivent avoir leur angle de réfraction en rapport constant avec leur angle d’incidence. Newton