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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

réfrangible étoit le violet, et la moins réfrangible le rouge ; les couleurs intermédiaires, en partant du violet, étoient de même l’indigo, le bleu, le vert, le jaune et l’orangé.

682. Il résultoit de ces expériences que, toutes choses égales d’ailleurs, les rayons de la lumière diffèrent notablement entre eux par leurs degrés de réfrangibilité. Mais d’où provenoit cette différence ? Étoit-elle l’effet d’une loi constante et uniforme qui modifioit diversement la réfraction des divers rayons ? Falloit-il la regarder comme accidentelle ? Enfin, devoit-on adopter l’opinion de Grimaldi, suivant laquelle chaque rayon se dilatoit et s’épanouissoit en forme d’éventail ? Ces questions restoient encore indécises, et il falloit en chercher la solution dans de nouvelles expériences.

Or Newton jugea que si l’allongement de l’image avoit pour cause la dilatation de chaque rayon, ou quelque autre déviation du même genre, l’image réfractée de nouveau dans le sens latéral s’étendroit sur une largeur égale à sa longueur. Pour éprouver l’effet de cette seconde réfraction, ayant laissé l’appareil disposé comme dans l’expérience précédente, il plaça un second prisme derrière le premier, mais de manière que les deux axes se croisoient à angle droit, et que la lumière réfractée de bas en haut par le premier, l’étoit ensuite dans le sens latéral par le second, et il remarqua que l’image conservoit la même largeur ; seulement elle avoit pris une position un peu oblique à l’égard de la première.

683. Ce résultat avoit amené les choses au point où il ne restoit plus qu’à tirer les conséquences dont le

développement