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DE PHYSIQUE.

678. De ces expériences, en quelque sorte préliminaires, Newton passe à celles qui ont pour objet la lumière envoyée immédiatement par le soleil. Voici en quoi consiste la première : Newton introduisit un rayon solaire par une ouverture d’environ 4 lignes, ou 9 millimètres de diamètre, pratiquée au volet d’une chambre obscure ; il plaça auprès de cette ouverture un prisme de verre, en sorte que le rayon solaire, après sa réfraction à travers le prisme, alloit projeter, sur le mur opposé à la fenêtre l’image colorée qui est connue sous le nom de spectre solaire. L’axe du prisme étoit perpendiculaire à la direction du rayon, et Newton, en faisant tourner lentement le prisme autour de cet axe, voyoit le spectre descendre et monter alternativement sur le mur. Dans le passage d’un mouvement à l’autre, il y avoit un instant où le spectre paroissoit stationnaire ; et l’on jugera, d’après ce que nous avons dit plus haut, que telle étoit alors la position du prisme, que les réfractions des rayons incidens et celles des rayons émergens étoient égales de part et d’autre. Newton fixa le prisme dans cette même position, qu’il adopta en général pour toutes ses expériences[1].

679. L’image du soleil, peinte sur le mur opposé à la fenêtre, avoit une figure oblongue, dont les bords latéraux étoient deux lignes droites assez distinctes, et les deux extrémités supérieure et inférieure deux demi-cercles mal terminés, dont les couleurs se dégradoient et s’effaçoient insensiblement. La largeur de l’image se

  1. Optice Lucis, lib. I, propos. 2a., theor. 2.