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DE PHYSIQUE.

des Tropiques, qui sont les limites de son mouvement dans l’Écliptique.

Il résulte de là que dans les positions du prisme qui avoisinent celle où les réfractions des rayons mn, gh sont égales de part et d’autre, le rayon mn reste presque parallèle à lui-même, de manière que son extrémité m est à peu près stationnaire pendant un instant. Ces différentes notions nous seront utiles pour la suite.

676. Passons maintenant aux expériences à l’aide desquelles Newton a établi sa théorie. Ces expériences sont de deux genres : les unes, qui sont les plus importantes, ont pour objet les couleurs considérées dans la lumière ; les autres sont relatives aux circonstances qui déterminent les corps à réfléchir les différentes couleurs sous lesquelles ils se présentent à nos yeux.

Pour donner aux expériences du premier genre toute l’extension dont elles étoient susceptibles, Newton a examiné la lumière dans trois états différens, en opérant successivement sur celle qui vient des corps colorés, sur celle que le soleil nous envoie immédiatement et enfin sur celle qui est réfléchie sur des surfaces polies.

677. Newton prit un papier épais, taillé en forme de rectangle, et d’un noir foncé. Ayant divisé le rectangle en deux moitiés, par une ligne parallèle à ses petits côtés, il teignit une moitié en rouge et l’autre en bleu ; ces deux couleurs étoient elles-mêmes très chargées et avoient une forte intensité. Le papier étoit placé devant une fenêtre[1], de manière que les deux

  1. Pour que cette expérience réussisse, il faut que le papier soit à une médiocre distance de la fenêtre, comme de 25 cen-