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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

675. Supposons maintenant que abc (fig. 96, Pl. XIV) représente une tranche infiniment mince du prisme située dans un plan perpendiculaire à l’axe ; que b soit le point qui appartient à l’angle réfringent, et hg le rayon incident. Si l’on fait tourner le prisme autour de son axe, tandis que le rayon hg reste fixe, et si tel est le mouvement de ce prisme, qu’il détermine le rayon émergent nm à s’abaisser de plus en plus au dessous de sa première position, on arrivera à un terme, passé lequel, l’extrémité m, qui jusqu’alors étoit descendue, commencera, au contraire, à monter. Ce terme aura lieu lorsque le rayon émergent nm fera, avec la perpendiculaire or, un angle mnr égal à l’angle hgs, formé par le rayon incident hg avec la perpendiculaire ps ; d’où il suit que les angles anm, cgh, que feront les deux rayons avec les faces correspondantes du prisme, seront pareillement égaux. Si le point b étoit tourné vers le haut, les mouvemens du rayon nm se feroient en sens contraire de ceux dont nous avons parlé.

La position qui donne l’égalité entre les angles anm, cgh doit donc être regardée comme la limite de toutes les autres positions. Or, on sait que quand une quantité varie en allant vers sa limite, ses variations diminuent de plus en plus, à mesure qu’elle-même s’approche de la limite, de manière qu’il y a un petit espace en deçà et au delà, où elle peut être regardée comme sensiblement constante. Il en est de ces sortes de quantités à peu près comme de la longueur du jour, qui augmente par des degrés presque insensibles, lorsque le soleil n’est plus qu’à une petite distance