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DE PHYSIQUE.

3. De la Lumière décomposée, ou des Couleurs.

671. Les rayons que les corps lumineux envoient immédiatement vers nos yeux, nous apportent les images de ces corps accompagnées de cette vive clarté que nous désignons souvent par l’expression même de lumière. Ceux de ces rayons qui sont réfléchis par les corps susceptibles de les repousser, viennent de même nous avertir de la présence de ces derniers corps, en nous offrant leurs images, mais sous une apparence particulière que nous exprimons par le mot de couleur. Les physiciens en ont conclu que la réflexion ne se bornoit pas à renvoyer vers nous les rayons dans le même état où ils sont reçus par la surface réfléchissante, et qu’il faut que cette surface ait une certaine disposition propre à modifier l’action des rayons, et en vertu de laquelle ils nous font apercevoir les images des corps comme parées et habillées de leurs couleurs. Mais en quoi consiste cette espèce de modification, soit qu’on la considère dans les rayons eux-mêmes, ou dans les objets qui la déterminent ? De quelle nature est cette puissance, dont l’inépuisable fécondité donne naissance à ces teintes si diversifiées, qui distinguent les surfaces des différens corps, et qui admettent entre elles des gradations de nuances si délicates, souvent réunies et comme fondues ensemble dans la coloration d’un même corps ? Telles sont les questions importantes dont nous devons la solution aux découvertes de Newton.

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