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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

s’accroître, qu’en ajoutant un nouveau degré de précision aux applications des principes déjà connus. Tandis que la science paroissoit tendre ainsi vers le repos, les phénomènes des mouvemens convulsifs, observés par Galvani dans les muscles d’une grenouille mis en communication avec des métaux, vinrent s’offrir à l’attention et à l’étonnement des physiciens, avec des caractères faits pour en imposer sur le mécanisme qui les produisoit. Mais au moins l’électricité fut nommée dans les premières explications qu’on essaya d’en donner. Tous les esprits se tournèrent dès lors vers cette nouvelle branche de physique. On varia, ou plutôt on accumula les expériences ; et les phénomènes, qui d’abord avoient été bornés à jouer un rôle dans l’économie animale, passèrent depuis dans le domaine de la chimie, où leur manière d’opérer la décomposition de l’eau devint, pour plusieurs savans, un sujet de douter que le fluide électrique fût ici le véritable agent.

Pendant que les incertitudes se multiplioient avec les discussions, Volta, placé au sein de cette même Italie, qui avoit été comme le berceau des nouvelles connoissances, découvrit le principe de leur véritable théorie, dans un fait également remarquable par sa simplicité et par sa fécondité, en ce qu’il ramène l’explication de tous les phénomènes au simple contact de deux substances de différentes natures. La doctrine de cet homme célèbre se répandit d’abord dans les pays étrangers, et n’a été bien connue en France que depuis l’époque à laquelle il est venu lui-même la développer en présence de l’Institut national. On se rappellera toujours cette séance, où il fut accueilli avec tant d’intérêt