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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

attribué qu’à une espèce de répulsion que le cheveu exerçoit sur la lumière[1].

Newton fit d’autres expériences sur le même sujet, d’où il conclut que les corps agissoient aussi par attraction sur les rayons qui passoient près d’eux. Ces effets contraires se concilient d’après les expériences de Sgravesande[2], dont nous allons donner une idée.

665. Concevons que bac (fig. 93) soit une section faite par un plan horizontal dans une lame tranchante située verticalement : si l’on présente le bord aigu c de cette lame à un faisceau de lumière dmke, dirigé horizontalement, la lame attirera les rayons de, fh qui s’infléchiront vers elle de moins en moins, à mesure qu’ils seront plus éloignés, en sorte qu’à une certaine distance, qui déterminera la limite de l’attraction, il y aura un rayon gi qui passera sans inflexion : au delà de ce terme, l’attraction se changera en répulsion, et les rayons ultérieurs lk, mn s’infléchiront en sens opposé, de manière que lk croisera mn, pour obéir à la force qui le repousse à une plus grande distance.

666. Supposons maintenant que l’on place vis-à-vis de la lame acb (fig. 94) une autre lame semblable a′c′b′, qui tourne vers elle son bord aigu, et que l’on introduise dans l’espace intermédiaire un faisceau de lumière dee′d′ ; si la distance entre e et e′ est d’abord un peu considérable, comme 1/10 de pouce, chacun des deux tranchans n’aura aucune action sur les rayons

  1. Optice Lucis, lib. III, observ. 1, 2, 3, etc.
  2. Physices Elementa Mathem., N°. 2722 et seq.