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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

lumière qui se réfracte, on peut concevoir que cette attraction s’étend jusqu’à un plan situé à une très-petite distance de la surface du corps, parallélement à cette surface, et qu’au delà de ce plan la répulsion a lieu jusqu’à une autre distance presqu’infiniment petite ; et comme en algèbre les quantités négatives s’évanouissent lorsque les quantités positives commencent à avoir lieu, de même dans les effets physiques dont il s’agit ici, la force répulsive succédera immédiatement à la force attractive[1].

Parmi les rayons qui se meuvent vers la surface du milieu réfringent, il arrivera le plus souvent que les uns seront repoussés, et les autres attirés, pour être ensuite transmis par le milieu, et cette différence paroît tenir à certaines circonstances que Newton a de même déterminées, et dont nous parlerons à l’article des couleurs.

661. Newton ne s’en est pas toujours tenu aux actions à distances, pour y ramener les effets dus à la réflexion et à la réfraction. Il a présumé que ces effets pourroient bien dépendre de l’action d’une matière très-subtile, répandue partout et jusque dans l’intérieur des corps diaphanes ; et en concevant que cette matière avoit plus de densité dans les corps plus rares, et que sa densité augmentoit peu à peu, en allant d’un milieu plus dense vers un milieu plus rare, il pensoit qu’on pourroit expliquer, d’après cette hypothèse, comment la lumière se réfractoit dans certaines circonstances,

  1. Optice Lucis, lib. III, quæst. 31a.