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DE PHYSIQUE.

l’est d’autant plus que les deux milieux diffèrent davantage en densité, ou, ce qui revient au même, que la force de la réfraction, qui dépend de la grandeur de l’angle de réfraction, est plus considérable ; et comme d’une autre part, la force de la réflexion dépend du nombre des rayons réfléchis, il sera vrai de dire qu’en général les milieux qui réfractent le plus fortement la lumière, sont aussi ceux qui la réfléchissent le plus fortement.

660. Newton, pour désigner la puissance dont il s’agit, emploie tantôt le nom d’attraction, tantôt celui de répulsion : par exemple, lorsque la lumière rencontre, sous un certain degré d’obliquité, la dernière surface d’une masse de verre placée dans le vide, et qu’elle se réfléchit en entier, il est visible que cet effet ne peut être attribué qu’à l’attraction du verre, puisque le vide est incapable d’exercer aucune action ; mais si l’on enduit la surface du verre de quelque liquide, comme l’eau ou l’huile, un certain nombre de rayons qui étoient réfléchis dans le cas précédent, pénétreront le liquide, parce que l’attraction du verre est balancée en partie par l’attraction contraire de l’eau ou de l’huile[1].

D’une autre part, lorsque la lumière se réfléchit à la rencontre d’un corps, les molécules propres de ce corps paroissent exercer sur elle une action répulsive, et parce que ce corps, lorsqu’il est diaphane, agit en même temps par attraction sur la portion de

  1. Optice Lucis, lib. III, quæst. 29a.