Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

qui soit réfléchie au contact, et le reste sera transmis. Mais si l’obliquité du rayon incident est assez grande pour qu’il y ait un arc de la courbe, dont la tangente soit parallèle à la surface de contact, le rayon, après avoir décrit cet arc, se relèvera en décrivant une seconde branche de courbe semblable à la première, après quoi il prendra un mouvement uniforme, suivant la tangente au dernier arc de la courbe, et il est évident que cette tangente se trouvera inclinée sur la surface de contact de la même quantité que le rayon incident ; d’où il suit que l’angle de réflexion sera égal à l’angle d’incidence[1].

Cette réflexion est donc produite immédiatement en vertu de la cause d’où dépend la réfraction, en quoi elle paroît distinguée des réflexions qui ont lieu sous les incidences précédentes, et que l’on seroit porté à considérer, au contraire, comme des espèces d’exceptions à la loi de la réfraction : cependant il est très-probable, et c’est l’opinion de Newton, que la réflexion et la réfraction proviennent, en général, d’une même puissance qui agit diversement, suivant la diversité des circonstances[2] ; car, dans toutes les incidences qui précèdent celle où la réfraction se change en réflexion totale, le nombre des rayons réfléchis est aussi plus grand en général, lorsque l’obliquité requise pour la réfraction totale est plus petite. Or, elle

  1. Newto, Philos. Natur. Princip. Mathem., sect. XIV, propos. 96, theor. 50.
  2. Optice Lucis, lib. II, pars 3a., propos. 9a.