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DE PHYSIQUE.

incomparablement plus grandes que leurs épaisseurs. Les physiciens qui admettent la propagation de la lumière par pression, sont conduits à la même conséquence. Bouguer a cru pouvoir éluder la difficulté en supposant que les parties solides des corps diaphanes, qui se trouvoient sur la direction des rayons de lumière, transmettoient l’action de ces rayons en suppléant à la matière subtile, dans les petits espaces où celle-ci se trouvoit interrompue ; mais il n’est nullement probable que ces parties aient la figure, la disposition et le degré d’élasticité nécessaires pour propager aussi exactement les vibrations de la lumière, que si les rayons de ce fluide formoient des lignes continues.

La même théorie nous conduit à plusieurs nouvelles considérations sur les causes de la réflexion et de la réfraction.

659. Nous avons vu (647) que les rayons qui se présentent sous un certain degré d’obliquité, pour pénétrer un milieu plus rare que celui qu’ils traversent, sont réfléchis tous à la fois au contact des deux milieux. Or, l’explication que nous avons donnée de la réfraction peut servir à faire concevoir la raison de cet effet ; car le rayon de lumière, parvenu à une distance du contact des deux milieux, moindre que le rayon de la sphère d’activité du milieu qu’il pénètre, et se trouvant plus attiré par les molécules situées au-dessus de lui que par celles qui sont en dessous, commencera à infléchir son mouvement et à décrire une courbe qui tournera sa convexité vers la surface de contact. Si telle est l’inflexion de la courbe, que celle-ci coupe la surface de contact, il n’y aura qu’une partie des rayons