Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
161
DE PHYSIQUE.

autre phénomène, qui porte le nom de lumière zodiacale. Cette lumière, qui est foible et blanchâtre, paroît surtout vers le printemps, quelque temps après le coucher du soleil, ou avant le lever, vers la fin de l’automne[1]. Mairan suppose que l’aurore boréale a lieu, lorsque la matière de l’atmosphère solaire s’approche assez de la terre, pour être plus en prise à l’attraction de cette planète qu’à celle du soleil. Une fois entrée dans la sphère d’activité de la terre, elle tombe dans notre atmosphère, et bientôt le mouvement circulaire plus rapide des particules d’air situées vers l’Equateur, la repousse vers les pôles où la vîtesse de rotation est moindre. C’est pour cela que l’aurore boréale paroît le plus souvent du côté du Nord. Mairan s’efforce ensuite d’expliquer, d’après les mêmes principes, toutes les circonstances du phénomène.

Comme la position de l’aurore boréale, qui, selon Mairan, a son siége dans l’atmosphère, est quelquefois élevée à plus de 260 lieues au-dessus de la surface de la terre[2], ce physicien avoit été obligé de supposer à cette atmosphère une hauteur incomparablement plus grande que celle qu’on lui attribuoit communément. L’objection lui en fut faite par le célèbre Euler, qui en même temps proposa, sur la cause des aurores boréales, une nouvelle opinion[3] que Mairan, à son

  1. Mairan, Traité de l’Aurore boréale, p. 12.
  2. Ibid., p. 62.
  3. Recherches Physiques sur la cause des queues des comètes, de la Lumière boréale et de la lumière zodiacale, Mém. le l’Acad. de Berlin ; 1746, t. ii.
Tome ii.
L