Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

causes dont on faisoit dépendre le phénomène dont il s’agit, l’électricité ne pouvoit être oubliée, et le développement d’une théorie fondée sur cette cause appartenoit, comme de droit, à Francklin. Suivant ce célèbre physicien, le fluide électrique transporté de l’Equateur vers les régions pôlaires, par les nuages qui en étoient chargés, descendoit avec la neige sur la glace qui couvre ces régions, et après s’y être accumulé, remontoit à travers l’atmosphère. Arrivé ensuite dans le vide qui étoit au-dessus, il se dirigeoit du côté de l’Equateur, en divergeant comme les méridiens. Là il formoit ces jets de lumière et toutes ces variétés de figures qu’on observe dans le spectacle d’une aurore boréale[1]. Au reste, Francklin ne propose cette idée qu’en doutant ; et dans le premier ouvrage où il l’ait publiée, il finit par cette phrase qui renferme le jugement qu’il en portoit lui-même : « cela pourroit passer pour une explication de l’aurore boréale[2] ».

Mairan n’avoit étudié, avec tant de soin, les circonstances de l’aurore boréale, que pour chercher à mieux étayer l’opinion particulière qu’il s’étoit formée sur l’origine de ce phénomène ; voici les principes sur lesquels étoit fondée cette opinion.

Diverses observations indiquent que le soleil est environné d’une atmosphère lumineuse par elle-même, ou seulement éclairée par les rayons de cet astre, et l’on a regardé cette atmosphère comme la cause d’un

  1. Journal de Phys. ; juin 1779, p. 409 et suiv.
  2. Expér. et Observ. sur l’Électricité ; Paris, 1752, p. 118.
autre