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DE PHYSIQUE.

croissant jusqu’à cette limite. Or, le spectateur est alors à une distance de sa première position mesurée par le diamètre de l’orbite terrestre dont il a parcouru la moitié, et l’on sait que ce diamètre est d’environ soixante-six millions de lieues. On en a conclu que la lumière emploie 16 minutes à parcourir cette distance, ce qui fait plus de quatre millions de lieues par minute. Ainsi la lumière qui nous vient immédiatement du soleil, ne parvient à nos yeux qu’au bout de huit minutes. C’est en combinant le mouvement progressif de la lumière, avec celui de la terre dans son orbite, que l’on explique l’aberration des étoiles, c’est-à-dire, le mouvement apparent qui les écarte du point auquel nous devrions les rapporter dans le ciel. D’après la vîtesse de la lumière, telle que nous venons de l’indiquer, on trouve, pour l’aberration, une quantité égale à celle que donne l’observation, ce qui garantit à la fois et la justesse de l’explication, et celle de la conséquence déduite du retard que subissent les éclipses de Jupiter. Nous reviendrons dans la suite avec plus de détail sur le phénomène de l’aberration.

627. Nous placerons ici la description d’un météore que les modernes ont appelé aurore boréale, et que nous ne considérons que comme un simple phénomène de lumière, dont la cause n’est pas encore bien connue. On trouve dans les anciens auteurs un grand nombre de passages, qui prouvent que ce phénomène avoit été remarqué depuis très-long-temps. Chacun le décrivoit à sa manière ; et, suivant les divers aspects sous lesquels il se présentoit, on lui donnoit différens noms, tels que ceux de lampes, de torches ardentes, de lances, etc.