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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

diminuant, depuis les points le plus fortement éclairés, jusqu’à l’espace occupé par l’ombre pure, ou proprement dite. Soit de nouveau r (fig. 83) le corps lumineux, z le corps opaque, et uy un plan situé derrière celui-ci ; px représentera la projection de l’ombre pure. Maintenant menons les lignes nl, qs, fh, etc., tangentes au globe opaque z, et qui aillent rencontrer le globe lumineux, et bornons-nous à considérer ce qui se passe à la gauche du point p en allant vers u. La ligne fh étant à la plus grande distance possible de p, parmi toutes les tangentes susceptibles d’atteindre le globe r, il est facile de voir que le point f, et à plus forte raison les points plus reculés vers u, reçoivent autant de rayons que si le globe z n’existoit pas, savoir, tous ceux qui partent des points compris depuis h jusqu’en d ; mais que le point q ne reçoit aucun des rayons envoyés par les points situés entre h et s ; que le point m est privé de tous ceux qui ont pour origine les points compris entre h et l ; et qu’enfin, tous les rayons qu’envoie la partie du globe r, tournée vers le plan uy, sont perdus pour le point p ; d’où il suit que l’effet de la lumière décroît progressivement depuis f jusqu’en p, qui est la limite de l’espace px, occupé par l’ombre vraie. On a donné le nom de pénombre à cette lumière graduellement décroissante, qui s’étend, d’une part, depuis f jusqu’en p, et d’une autre part, depuis g jusqu’en x. Les astronomes emploient la considération de la pénombre dans la théorie des éclipses, et nous en ferons usage, lorsque nous parlerons de la lumière décomposée par l’intermède du prisme.

625. L’ombre pure d’une verge perpendiculaire ou