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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

été, pendant long-temps, qu’un sujet d’amusement. Il ne paroissoit plus rien en l’absence du fer, et cependant une découverte imprévue a prouvé qu’il n’avoit besoin que de lui-même pour nous rendre des services importans, et que sous l’apparence d’un simple jeu, il avoit caché jusqu’alors un présent inestimable destiné à la navigation ; et depuis cette époque, toutes les ressources d’une physique ingénieuse ont été employées pour donner aux aiguilles de boussole la forme la plus convenable pour augmenter leur énergie, et leur procurer une mobilité qui les rendît plus dociles à l’action du globe terrestre. Ainsi, parce qu’un objet relatif aux sciences ne semble d’abord conduire qu’à des spéculations oisives, ce n’est pas un motif pour le condamner à l’oubli : outre qu’il en résulte des connoissances propres à exercer la sagacité de l’esprit et à orner la raison, ces connoissances servent souvent elles-mêmes à éclairer des vérités d’usage qui en sont voisines, et elles participent des avantages de ces dernières, en nous aidant à les approfondir ; mais de plus, elles peuvent recéler à leur tour une utilité cachée, qui enfin se déclarera, et les momens que nous leur donnons préparent peut-être celui où elles cesseront d’être stériles pour le bien de la Société.

VII. DE LA LUMIÈRE.

612. Après avoir développé les différens phénomènes produits par les fluides répandus autour de nous et dans les régions voisines de notre globe, nous nous élèverons maintenant jusqu’à la considération de la Lumière qui

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