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DE PHYSIQUE.

nickel, pour qu’elle fût capable de produire surtout ce dernier effet, n’auroit pas échappé aux moyens très-précis que Vauquelin a employés, ce qui rend extrêmement probable l’opinion que le nickel jouit par lui-même des propriétés magnétiques. Pour se refuser à cette conséquence, il faudroit dire que ce petit résidu de fer, dont le lien avec le nickel n’auroit pu être brisé par tous les efforts de l’analyse, y constituoit un aimant d’une force extraordinaire. Mais quoique cette hypothèse ne répugne pas en elle-même, puisqu’il y a de petits aimants qui portent plus de cent fois leur propre poids, il resteroit à prouver qu’elle est admissible dans le cas présent.

L’autre substance est le cobalt qui, dans ses mines, est de même toujours mêlé de fer et d’arsenic, et qui étant épuré, autant que les ressources de la chimie peuvent le permettre, manifeste aussi un magnétisme très-sensible. Wenzel a fait, avec ce métal, des aiguilles qui, après avoir été aimantées, se dirigeoient comme celles des boussoles ordinaires[1]. Au fond, rien ne répugne à ce que d’autres métaux aient, ainsi que le fer, la faculté de retenir le fluide magnétique engagé dans leurs pores ; et cette espèce de prérogative que l’on croyoit accordée au fer seul, devoit même paroître d’autant plus singulière, qu’en général la nature n’est pas ainsi exclusive dans sa manière d’agir.

611. Terminons par une réflexion qui sort naturellement du sujet que nous venons de traiter. L’aimant n’a

  1. Gren., Manuel Systém. de Chimie, 2e. édit., t. iii, p. 516 et suiv.